Cinéma : « Chien noir » à Ilanz

Après sa sortie de prison, Lang retourne dans sa ville natale à la lisière du désert de Gobi. Dans le cadre d’une patrouille canine censée nettoyer la ville des chiens errants avant les Jeux olympiques de 2008, il se lie d’amitié de manière inattendue avec un lévrier. Le réalisateur Guan Hu crée une œuvre visuellement époustouflante entre western et néo-noir, avec un humour laconique et caractérisée par le réalisme social de Jia Zhangke, qui brille dans un second rôle aux côtés de la superstar Eddie Peng.

En 2008, les Jeux olympiques d’été de Pékin approchent à grands pas. Alors que le pays se prépare à ce grand événement sportif, les autorités de la ville provinciale de Chixia ciblent le nombre croissant de chiens errants. Ils se sont nichés dans les maisons abandonnées, ruines qui devront bientôt laisser place au progrès. Le chef de gang corrompu et propriétaire du restaurant Yao (Jia Zhangke) a pris en charge l’organisation de la patrouille censée attraper les chiens errants. Lang, qui vient de rentrer de prison dans sa ville natale, est l’un d’entre eux. Lorsque le jeune homme taciturne rencontre le chien noir particulièrement redouté, pour lequel les autorités ont mis une prime sur sa tête, les deux étrangers nouent une amitié inattendue.

Guan Hu est l’un des réalisateurs chinois les plus célèbres de nos jours. Avec The 800, il a battu tous les records en Chine, et l’épopée cinématographique est même devenue le film cinématographique le plus réussi commercialement au monde en 2020. Avec Black Dog, il se tourne désormais vers le réalisme social et expose le fossé entre la propagande et la réalité dans l’Empire du Milieu. Le long métrage, primé à Cannes, convainc par ses images séduisantes et son excellent jeu d’acteur. Enfin, il s’agit d’une merveilleuse ode à l’amitié entre les humains et les animaux, qui prend son envol avec la bande-son : Pink Floyd et l’immensité du désert de Gobi – la symbiose parfaite.